L’allaitement associé une nutrition adéquate permet de s’assurer que chaque enfant peut se développer normalement. L’association de ces deux solutions essentielles contribue à protéger les enfants des maladies diarrhéiques et à réduire leur exposition à celles-ci.
L’allaitement prodigue aux nourrissons tous les nutriments essentiels à leur croissance et à leur développement.
– Anthony Lake, Directeur exécutif, UNICEF citation UNICEF
Les nourrissons sont plus à risque de contracter des maladies diarrhéiques lorsqu’ils reçoivent des aliments autres que le lait maternel. En effet, ils sont alors plus susceptibles d’être exposés à des pathogènes d’origine alimentaire et liés à l’eau, tout en perdant la protection que confèrent les propriétés anti-infectieuses du lait maternel.
Et pourtant, les taux d’allaitement sont toujours sous la barre des 50 % dans le monde. Nombreuses sont les femmes qui sont confrontées à des obstacles quand il s’agit d’allaiter, en raison d’un manque de connaissances de ses avantages et de l’absence d’un soutien suffisant de la part des principaux membres de la famille et de la communauté. Elles se tournent donc vers les substituts de lait maternel qui peuvent faire l’objet d’un marketing intense dans les zones où ce type de publicités n’est soumis à aucune réglementation. Les substituts sont risqués dans les endroits où l’eau n’est pas forcément potable, et dans les zones propices à des taux élevés de maladies infectieuses et à des pratiques inadéquates en matière de conservation et de préparation des aliments. Pour les femmes qui ne sont pas en mesure d’allaiter, il est important d’avoir à disposition des solutions sans danger, à partir d’eau potable.
Il arrive également que certaines femmes ne produisent pas assez de lait ou peinent à accéder au lait maternel. Ces deux aspects sont très importants pour qu’un enfant reçoive une nutrition adaptée.
L’allaitement comme source exclusive d’alimentation présente de nombreux avantages pour la santé des nourrissons, y compris la prévention et le traitement des infections comme la diarrhée. Il confère au nourrisson une protection immunitaire immédiate, transmise par la mère, stimule le développement de son système immunitaire et comporte de nombreuses propriétés qui favorisent la croissance et une bonne santé, comme des enzymes, protéines et hormones, qui sont des composants spécifiques au lait maternel L’allaitement est également bénéfique pour les mères, par exemple en réduisant le risque de cancer du sein et de cancer de l’ovaire. Les pratiques recommandées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en matière d’alimentation pour les nourrissons et jeunes enfants incluent:
L’allaitement prévient les maladies diarrhéiques de deux manières:
Pour un nourrisson ou un jeune enfant, la poursuite de l’allaitement pendant et après un épisode de diarrhée réduit de manière significative le risque de déshydratation, tout en prévenant la perte de poids et la malnutrition. L’allaitement peut également accélérer la guérison et réduire la sévérité et la durée d’un épisode.
Après 6 mois, lorsque le lait maternel doit être complété par d’autres aliments, les aidants devraient être informés des pratiques d’hygiène et de sécurité pour la préparation des repas et l’alimentation. Les nourrissons et les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables à la malnutrition entre l’âge de 6 mois et 2 ans, en raison de pratiques d’alimentation inadéquates pendant et après une maladie.
La réussite de l’allaitement repose sur des efforts collectifs et communautaires. Les mères ont besoin du soutien de leurs familles, de leurs communautés et de leurs gouvernements.
Quelles sont les alternatives sans danger ? Le lait de donneuses et les gobelets spécialement conçus.
Lorsqu’une mère n’est pas en mesure d’allaiter son enfant, les banques de lait maternel s’avèrent indispensables. En 2008, l’OMS a exhorté ses États membres à promouvoir l’utilisation du lait maternel provenant de donneuses de banques de lait maternel chez les nourrissons vulnérables. À ce jour, des progrès notables ont été réalisés en termes de l’ouverture de banques de lait maternel dans le monde: la première banque de lait maternel en Asie a ouvert en Inde en 2016, suivie par le Vietnam Vietnam en 2017.
Chaque année, plusieurs millions de bébés nés en Afrique et en Asie du Sud ne peuvent pas être allaités en raison de naissance prématurée ou d’anomalies, comme des fissures palatines ou labiales. Des inventions comme le gobelet NIFTY aident ces nourrissons à obtenir les nutriments qu’il leur faut. Ce gobelet crée un réservoir et un canal de flux qui permet à un nouveau-né de lécher le lait maternel, à l’inverse d’un gobelet traditionnel qui verse le lait dans la gorge.
On estime que l’allaitement permettrait de sauver 800 000 de nourrissons chaque année en empêchant les décès et les retards de croissance induits par la malnutrition. L’allaitement protège le système immunitaire et stimule la croissance physique et le développement cognitif, en partie en prévenant des infections comme la pneumonie et la diarrhée.
L’OMS et l’UNICEF préconisent l’allaitement exclusif (en d’autres termes, le nourrisson reçoit uniquement le lait maternel comme source de nutrition, sans aucun autre aliment ou boisson) pendant les 6 premiers mois. Ensuite, on poursuit l’allaitement en introduisant des aliments complémentaires appropriés jusqu’à l’âge de 2 ans ou plus.En savoir plus.
L’Assemblée mondiale de la Santé espère atteindre au moins 50 % d’allaitement exclusif au cours des 6 premiers mois de la vie des nourrissons d’ici à 2025 (la valeur de référence de 2012 s’élevant à 37 %). En investissant 570 millions de dollars US par an au cours des 10 prochaines années, les gouvernements, donateurs et partenaires peuvent contribuer à augmenter le taux d’allaitement exclusif. En savoir plus.
Le Collectif mondial pour l’allaitement maternel (GBC, Global Breastfeeding Collective) a établi une feuille d’évaluation pour suivre les progrès réalisés selon 7 piliers politiques et la situation des pratiques en matière d’allaitement au sein des pays. En savoir plus.
Le Programme pour la survie de la mère et de l’enfant (MCSP, Maternal and Child Survival Program) a compilé une liste d’obstacles à l’allaitement exclusif, ainsi qu’une synthèse des recommandations mondiales et des mesures prises par chaque pays. En savoir plus.
Selon les estimations du GBC, chaque dollar investi dans l’augmentation de l’allaitement génère 35 $ US en rendements futurs dans les pays à faibles et moyens revenus, avec comme conséquence des familles en meilleure santé et une productivité accrue.
Une bonne santé commence par une bonne nutrition. Une nutrition adaptée chez les nourrissons et jeunes enfants fortifie leur système immunitaire contre les maladies infectieuses, dont la diarrhée, et favorise une croissance et un développement en bonne santé.
– Dr. Cyril Engmann, Directeur de la Santé et de la nutrition de la mère, du nouveau-né et de l’enfant, PATH dans un article du blog DefeatDD
Les maladies diarrhéiques et la malnutrition sont inextricablement liées. La diarrhée entraîne une malnutrition, car les infections persistantes affaiblissent le système digestif des enfants, les empêchant d’absorber des nutriments essentiels. On désigne les lésions intestinales de long terme causées par les infections entériques récurrentes par le terme « entéropathie environnementale ».
Cette maladie renforce la pauvreté, en limitant les opportunités scolaires des enfants et leurs futures opportunités économiques.
La survenue de cinq épisodes de diarrhée avant l’âge de deux ans peut provoquer un retard de croissance irréversible tant au niveau physique que cognitif. (Source: WaterAid)
En 2020, près de 150 millions d’enfants présentaient des problèmes d’émaciation. Selon les dernières données disponibles, la pandémie de COVID-19 a exacerbé ce problème, exposant plusieurs millions d’autres enfants à ce risque. Si le Rapport mondial de 2022 sur la nutrition indique que des progrès ont été réalisés à l’échelle mondiale pour lutter contre la malnutrition, la majorité des pays ne sont pas en voie d’atteindre leurs objectifs en matière de nutrition maternelle, infantile et pédiatrique. Les retards de croissance chez les enfants de moins de cinq ans révèlent également de nombreuses inégalités systémiques, au sein des pays et parmi eux. Les profils de pays du Rapport 2022 sur la nutrition à l’échelle mondiale contiennent des informations supplémentaires sur ces défis.
Un changement de politique et des investissements conséquents seront essentiels pour atteindre les objectifs de nutrition qui visent à protéger les enfants les plus vulnérables de la planète. En 2021, le sommet de Nutrition for Growth (N4G) qui s’est tenu à Tokyo a réuni des parties prenantes nationales et mondiales pour prendre des engagements sans précédent en matière de nutrition maternelle, infantile et pédiatrique. Les progrès accomplis et les défis rencontrés seront enregistrés au moyen du tout premier Nutrition Accountability Framework, un cadre de responsabilisation indépendant axé sur la nutrition.
L’Objectif de développement durable 2 des Nations unies vise à éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable. Un objectif spécifique cible toutes les formes de malnutrition, y compris les retards de croissance et l’émaciation chez les enfants de moins de cinq ans.